Plus grands que l’amour par Dominique Lapierre

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et la maladie qui lui est associée, le SIDA, sont apparus dans notre vie il y à peine 30 ans. Pourtant, son étude et la compréhension de cette épidémie mortelle sont devenus des enjeux essentiels pour la recherche mondiale. Dans son livre Plus grands que l’amour, Dominique Lapierre reprend de façon romancée mais très bien documentée, les étapes clés qui ont permis de découvrir le VIH et de fournir au plus vite les premiers traitements aux patients.

Une enquête policière dont on connait le coupable: le VIH

Lorsqu’on parle de la découverte d’un virus, on parle souvent plus de la caractérisation des symptômes qui lui sont associés. Et dans le cas du VIH, les  médecins ont eu affaire à l’un des plus grand escroc de l’histoire ! Quand les premiers patients se sont présentés dans les hôpitaux américains et européens, il était impossible de les relier entre eux. Et pour cause: des parasitoses, des infections pulmonaires rares, des sarcomes (une tumeur de la peau)… Autant de pathologies normalement peu répandues, qui se retrouvaient d’un coup, beaucoup plus fréquentes.

Le coupable: le virus de l’immunodéficience humaine au microscope électronique.

 

Pourtant aucune cause environnementale ne fut identifiée et encore moins la génétique ! Ces maladies ne pouvaient être dues qu’à une chose: un affaiblissement du système immunitaire. Mais qui était le coupable ? De très nombreux médecins des services hospitaliers, des chercheurs du NIH (le centre de recherche médicale américain) et de l’Institut Pasteur de Paris – qui ont endossé le rôle de détective à cette occasion – ont mené un travail de titan, en urgence, pour apporter des réponses rapides à cette crise des temps modernes.

De la découverte à la première thérapie

Dans son récit, Dominique Lapierre nous présente les acteurs clés de la découverte en France et aux Etats-Unis qui ont oeuvré à la découverte du rétrovirus(1). S’il fut si difficile de l’identifier c’est que le VIH se cache au sein même des cellules immunitaires. Un récit qui se poursuit avec les premiers essais cliniques mis en place à l’échelle mondiale pour apporter une réponse à une maladie totalement inconnue quelques années auparavant.

Le célèbre logo de la recherche médicale contre le SIDA et le VIH.

 

Ce livre reprend ainsi les étapes des essais cliniques à grande échelle qui sont souvent inconnues du grand public dans le cas inédit d’une épidémie mondiale.  Essais qui ont permis de proposer en 1985 la Zidovudine. Cette molécule antirétroviral a été le tout premier traitement, 4 ans après le premier cas de SIDA rapporté aux Etats-Unis.

Un exploit face à un fléau que la recherche tente toujours, à ce jour, d’éradiquer.

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(1) Virus dont le génome est composé d’ARN. Ce virus est ainsi capable de transformer son ARN en ADN. D’où le terme « rétro » faisant référence à sa capacité de rétrotranscription: la transcription étant normalement la transformation d’ADN en ARN.

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