Un pas de plus vers le traitement de la maladie d’Alzheimer
W.A. McEwan et al., Cytosolic Fc receptor TRIM21 inhibits seeded tau aggregation. PNAS January 2017.
Ces travaux d’une équipe anglaise démontrent que l’accumulation de la protéine Tau dans le cerveau peut être limitée. Le récepteur TRIM21, présent à l’intérieur des cellules neuronales, serait impliqué dans ce processus. Un espoir pour le traitement de la maladie d’Alzheimer !
Tau responsable de la neurodégénérescence
Les troubles cognitifs observés chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer s’expliquent notamment par l’accumulation de cette fameuse protéine Tau dans le cerveau. La protéine Tau est naturellement présente dans l’organisme mais son agrégation et sa propagation posent problème. Lorsqu’elle s’accumule dans le cerveau, la communication entre les neurones est brouillée. Cette perte de connexion entre les neurones peut mener à leur dégénérescence.
Plusieurs études ont montré le bénéfice apporté aux patients lors d’une injection d’anticorps thérapeutiques dirigés contre la protéine Tau. Mais, jusqu’à maintenant, le mécanisme d’action de ces anticorps était mal compris.
Une propagation « virale » de Tau
La propagation de la protéine Tau dans le cerveau est souvent comparée à la dissémination d’un virus ou d’une bactérie de cellule en cellule. C’est d’ailleurs en faisant ce même rapprochement que W.A. McEwan et son équipe ont décrypté le mécanisme d’action potentiel des anticorps anti-Tau.
Lors d’une infection virale par exemple, le virus peut être reconnu par un anticorps puis ce couple virus-anticorps entre dans la cellule. Grâce à l’anticorps fixé au virus, le récepteur TRIM21 reconnait l’intrus et le bloque. C’est exactement le même processus qui semble se mettre en place pour bloquer la propagation des agrégats de protéines Tau dans les cellules neuronales.
Une démonstration in vitro
Pour le démontrer, les chercheurs ont mené des expériences in vitro sur des cellules modifiées génétiquement par la technologie CRISPR/Cas9 : les cellules qui n’expriment plus le récepteur TRIM21 sont incapables de bloquer la propagation des agrégats de protéines Tau.
Cette découverte permet de mieux comprendre le mécanisme d’action des anticorps thérapeutique anti-Tau. Les anticorps pourraient donc être améliorés de façon à être mieux détectés par le récepteur TRIM21.