Qu’est ce que la dengue ?

En 2016, les chercheurs ont réussi à mettre au point le tout premier vaccin contre la dengue ! L’efficacité est  modérée – certes –  mais cette découverte ouvre les portes à de nouvelles recherches. Mais qu’est-ce que la dengue ? Comment peut-on être infecté ? Quels sont les symptômes et complications ? Y a-t-il un risque en France ? Que font les chercheurs actuellement ?

Top 1 des infections transmises par un moustique

Lorsque l’on parle de la dengue, on utilise parfois le terme de « grippe tropicale ». Principalement car cette maladie touche les régions tropicales du globe (Asie, Océanie et Amérique du Sud majoritairement). Le virus de la dengue est cependant bien différent du virus de la grippe. Pas question ici d’être infecté simplement par voie aérienne. La dengue a besoin d’un vecteur : un moustique. Et pas n’importe quel moustique, celui-ci répond au charmant nom d’Aedes aegypti aussi connu sous le nom de moustique tigre.

Il faut donc être piqué par ce moustique (seule la femelle pique) pour être infecté par la dengue. Mais encore faut-il qu’il soit porteur du virus, car bien sûr (et heureusement) ils ne le sont pas tous ! Quoi qu’il en soit, la dengue est l’infection la plus courante transmise par un moustique. 100 millions de cas sont dénombrés chaque année !

Aedes aegypti, le moustique redouté

Gare au moustique tigre ! Non seulement il transmet le dengue, mais pas seulement… Zika et chikungunya… C’est aussi lui ! Il n’y a pas vraiment de solutions miracles pour s’en protéger à part les lotions anti-moustiques, les moustiquaires et quelques précautions simples comme éviter les eaux stagnantes.

Aedes aegypti, aussi connu sous le nom de moustique tigre, transmet la dengue.

Aedes aegypti, aussi connu sous le nom de moustique tigre.

 

En 2010, des chercheurs malaisiens ont pensé à une solution plutôt originale pour tenter d’éradiquer la dengue. Il s’agissait de créer au laboratoire des moustiques mâles mutants (incapables de transmettre la dengue) et de les lâcher dans la nature, avec l’espoir qu’ils se reproduisent avec les femelles et donnent naissance à des progénitures bien plus plus sympas que leur maman (grâce à la mutation !).

Cependant cette méthode n’a pas eu l’effet espéré et les chercheurs se sont aperçu que pour obtenir un impact réel il faudrait relâcher 2.8 millions de moustiques mutants par semaine ! Et encore… cela permettrait de réduire la population sauvage de seulement 20 000 moustiques par semaine. Un plan malheureusement difficile à réaliser à grande échelle.

Une maladie souvent asymptomatique… mais qui peu mal tourner

La dengue est donc un virus… il est transmis par un moustique… mais finalement qu’est-ce que c’est concrètement d’avoir la dengue ? Eh bien finalement, dans de nombreux cas, la maladie est relativement asymptomatique. Une bonne fièvre de quelques jours, environ 1 semaine après la piqûre par un moustique porteur du virus, des courbatures, des maux de tête puis on se rétablit.

Mais ne minimisons pas les choses, dans certains cas (actuellement environ 500 000 sur les 100 millions de cas par an), les personnes infectées développent une fièvre hémorragique. Beaucoup plus grave, elle peut parfois mener à la mort, en  particulier chez les enfants.

Autre situation : il est possible d’être infecté plusieurs fois par la dengue. Si le moustique est porteur d’une autre forme du virus (il existe 4 formes – ou sérotypes – du virus de la dengue) que celui responsable de la première infection, les conséquences peuvent être désastreuses. En effet, cette autre forme du virus est à la fois très proche mais aussi très différente du premier virus : notre système immunitaire se sent un peu perdu et résultat il ne nous défend pas correctement… Les raisons de cette désorientation de notre système immunitaire face à cette situation ne sont cependant pas encore totalement claires pour les chercheurs.

La dengue en France ?

Vous avez surement entendu parler de la présence de moustiques tigre dans le sud de la France. Cela veut-il dire qu’il y a un risque de dengue en France ? Non, pas nécessairement. En effet, la présence de ces moustiques ne veut pas dire qu’ils sont porteurs du virus.

En 2017, aucun cas de dengue autochtone n’a été détecté. Seuls 45 cas importés – c’est-à-dire de personnes ayant contracté la dengue dans un autre pays et qui sont rentrées en France – ont été comptabilisés. Il faut cependant bien contrôler ces cas car il reste la possibilité que ces personnes soient piquées par un moustique tigre… Ce dernier deviendrait donc vecteur de la maladie…

Les chercheurs et la dengue

A ce jour, il n’existe pas de traitement antiviral spécifique conte le virus de la dengue. L’une des préoccupations des chercheurs est donc de mettre au point une molécule capable de stopper le virus chez les personnes infectées.

Un autre terrain d’investigation : celui des vaccins. Celui commercialisé depuis 2016 a été une grande avancée mais son efficacité reste modérée (30 à 40% selon la forme du virus : les fameux 4 sérotypes). Ce vaccin permettrait plutôt de limiter le risque d’une seconde infection (plus grave) mais ne semble pas vraiment utile pour protéger d’une première infection.

De nombreuses recherches sont aussi menées à partir de prélèvements de personnes infectées par la dengue. Le but étant de comprendre le processus de l’infection, et notamment ce phénomène très particulier lors d’une seconde infection.

Enfin, encore et toujours, les recherches fondamentales ! Le virus de la dengue regorge encore de nombreux mystères. Comprendre sa structure, son fonctionnement et ses stratégies pour impacter notre organisme… Autant d’éléments indispensables pour pouvoir répondre à toutes les autres questions.

Un virus qui n’a pas fini de rendre dingues nos chercheurs !

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