Notre cerveau protège nos opinions politiques

A l’approche du second tour des élections présidentielles, les réseaux sociaux sont en ébullition. Certains n’hésitent pas à clamer leurs opinions politiques haut et fort et les défendent dur comme fer. Vous pouvez essayer de démentir leur propos par les arguments les plus accablants, rien à faire ils resteront sur leurs positions. Ce n’est pas de leur faute, c’est celle de leur cerveau !

Les opinions politiques gravées dans le cerveau

Fin 2016, une étude américaine a montré que notre cerveau défend inconsciemment nos opinions politiques. Cette étude a été menées chez 40 personnes ayant des idées politiques profondément ancrées. Le fait de les mettre face à des contre-arguments solides n’a aucun effet sur leurs opinions. Selon les chercheurs, c’est la faute de leur cerveau. Il serait en effet capable de leur faire ressentir des émotions négatives quand on leur expose ces contre-arguments. Une sorte de barrière pour protéger nos convictions, pour une simple et bonne raison : la partie du cerveau qui gère nos opinions politiques serait liée à notre identité. Et notre cerveau est prêt à tout pour préserver notre identité.

Un cerveau moins dévoué pour d’autres opinions

Par contre, lorsqu’il s’agit d’autres idées, en dehors du contexte politique, notre cerveau semble déployer moins de ressources pour les défendre. Dans cette étude américaine, plusieurs opinions ont tenté d’être discréditées chez les volontaires. Par exemple, une opinion politique « les taxes des riches doivent être augmentées » et une autre non politique « Thomas Edison a inventé l’ampoule ». Résultat : notre cerveau se laisse plus facilement persuader par des éléments à l’encontre de ses opinions non politiques.

Des idées stockées dans des zones différentes

Il faut savoir que lorsqu’on nous expose à des contre-arguments, notre cerveau active certaines zones du cerveau. Regardez plutôt :

Les idées politiques ne sont pas stockées au même endroit que les autres opinions dans le cerveau

En rouge/orange ce sont les zones activées lorsqu’on aborde nos opinions politiques. En bleu/vert, les zones activées lorsqu’il s’agit d’idées non politiques. Ces zones sont différentes et il semblerait que cela ait un impact sur la préservation de nos idées. Face à des arguments à l’encontre de l’invention de l’ampoule par Thomas Edison, les zones du cerveau qui gèrent ces convictions s’éteignent plus rapidement que celles liées aux opinions politiques lorsqu’on tente, de façon similaire, d’aller à leur encontre.

Pour conclure, laissez tomber l’idée de persuader votre voisin que votre candidat est meilleur que le sien, vous aurez plus de chance si vous tentez de lui faire croire que la  terre est plate.

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