Un labo dans l’espace

Thomas Pesquet est le 10ème astronaute français à avoir été envoyé dans l’espace. Après 7 ans de préparation il est parti… prendre des photos ? Détrompez-vous, il est avant tout parti réaliser des expériences scientifiques majeures à 400km d’altitude. Mais avouons que ses photos font rêver !

Des recherches dans de nombreux domaines

Thomas Pesquet s’est envolé pour la station spatiale internationale (ISS) le 17 novembre 2016. 6 mois, c’est le temps qui lui a été donné pour réaliser toute une série d’expériences scientifiques. Il y consacre environ 50% de son temps, le reste il le consacre par exemple à partager ses photos  de la terre vue de là-haut sur les réseaux sociaux.

Les données récoltées par ces expériences devraient aider à mieux comprendre la vie des astronautes pendant leur mission, imaginer des solutions pour améliorer les futurs séjours dans l’espace mais devraient aussi permettre d’améliorer le quotidien des terriens !

Rassurez-vous, notre astronaute français est loin d’être seul pour mener à bien toutes ces expériences. Il est accompagné de confrères américains et russes et de nombreux scientifiques restés au sol. D’ailleurs, plusieurs dispositifs testés dans l’espace ont été développés par des laboratoires, industriels et/ou start-up français avant leur départ. C’est par exemple le cas de l’application pour tablette Everywear, le dispositif AquaPad ou encore l’horloge PHARAO. Les 3 expériences que j’ai choisi de vous expliquer.

Everywear – Le médecin 2.0 de l’astronaute

Le but de ce dispositif est d’obtenir le maximum d’informations sur l’état physiologique des astronautes pendant leur séjour dans l’espace. Car vivre plusieurs mois à 400km d’altitude n’est pas sans conséquence. On en connait déjà un certain nombre comme la perte musculaire, la rétractation du ventricule gauche du cœur ou encore le déséquilibre de l’oreille interne. Tout cela est dû à la micropesanteur : un cas extrême où plus aucune force n’est appliquée à notre corps. C’est pour en savoir encore plus sur les conséquences physiologiques et surtout plus facilement qu’Everywear a été imaginé. Il s’agit d’une application installée sur une tablette, elle-même connectée sans fils à plusieurs petits dispositifs médicaux positionnés sur l’astronaute. Comme ce patch biométrique par exemple :

Un patch connecté pour évaluer les paramètres physiologiques des astronautes

© NASA Image:  ISS050E015028, Everywear.

 

Les données sont donc traitées par l’application directement à la station spatiale mais également envoyées au sol pour être analysées par des experts.

Thomas Pesquet a récemment fait part de son impression de très bien dormir, justement grâce à cette micropesanteur qui rend le corps très léger. A voir si les experts seront de son avis après avoir étudier ses cycles de sommeil !

AquaPad – Détecteur d’eau potable

Quand on est dans l’espace, pas question de tomber malade ! Et ça serait vraiment bête d’en arriver là après avoir bu une eau non potable. D’où l’importance pour les astronautes de pouvoir tester facilement leur eau avant de la boire. Un jeu d’enfant avec Aquapad puisqu’il suffit d’y injecter quelques gouttes d’eau et d’attendre de voir si des points rouges apparaissent. Si un certain seuil de points est dépassé, l’eau est considérée comme impropre à la consommation.

Voici une petite vidéo explicative par ici.

Alors, bien sûre, on imagine tout de suite l’utilité de ce dispositif sur Terre. Car il n’y a pas que les astronautes qui ont besoin de boire de l’eau potable. Finis les dispositifs compliqués et encombrants pour tester l’eau dans des endroits reculés ? C’est aussi la promesse d’AquaPad.

PHARAO – L’horloge atomique

Un projet ambitieux : valider la théorie de la gravitation d’Albert Einstein. Rien que ça ! Cela pourrait sembler être de la science-fiction mais c’est bel et bien un fait avéré : le temps passe plus vite au sommet de la tour Eiffel qu’à sa base. Une notion à prendre en compte pour connaitre avec exactitude une position à un temps donné.

PHARAO est à ce jour l’horloge la plus précise de l’univers (ou au moins de notre galaxie ^^). Thomas Pesquet et ses collègues vont la fixer à l’extérieur de la station spatiale, en orbite autour de la Terre. La particularité de PHARAO : elle est à « atomes froids ». Mais vraiment très froid puisque les atomes de césium qui la composent seront refroidis par des lasers à -273°C (proche du zéro absolu !).

Mais pourquoi autant de froid ? Eh bien pour avoir le tic-tac le plus précis et le plus régulier réalisable (les chercheurs prédisent que PHARAO ne devrait dévier que de 1 seconde en 300 millions d’années). Avec autant d’exactitude il sera donc possible d’adapter au mieux tous nos systèmes de géolocalisation par exemple.

Les horloges suisses ont du soucis à se faire avec notre horloge atomique made in France 😉

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