Les cellules gingivales au secours des anévrismes ?

Cherifi et al., Comparative study of abdominal and thoracic aortic aneurysms: their pathogenesis and a gingival fibroblasts-based ex vivo treatment. Springerplus. 2015

Les chercheurs ne manquent parfois pas d’imagination : Utiliser des cellules de gencives pour combattre les anévrismes. Avec cette découverte, vos gencives pourraient bien faire grincer les dents de vos anévrismes…

Restaurer l’architecture des vaisseaux : la clé de voûte d’un traitement !

Bien que le tabagisme, la génétique et l’alimentation influencent grandement la formation d’anévrismes, ces derniers restent impossibles à prédire tout comme leur rupture. Une seule solution : Empêcher l’anévrisme de grossir et donc de lâcher. Malheureusement, à ce jour, toutes les interventions pour maintenir la structure de l’artère sont chirurgicales (résection de l’anévrisme ou pose d’une endoprothèse(1)). Ces interventions sont toutes extrêmement complexes et accompagnées de risques évidents. Mais d’autres solutions pourraient venir d’un organe bien différent !

Ces cellules gingivales au pouvoir de cicatrisation sans limite

Les gencives sont dotées d’une capacité sans égale à l’échelle humaine : une régénération totale, sans cicatrice ! Une dent arrachée, la gencive se reformera toute seule et ne présentera rapidement plus aucune marque.

Ce pouvoir incroyable a amené l’équipe du Dr. Benjamin P.J. Fournier du Centre de Recherche des Cordeliers, à s’intéresser de plus près à ces cellules. Ils ont ainsi pu identifier une sous-population de cellules souches qui pourrait être la solution au mystère de la régénération des gencives.

Fibroblastes gingivaux au microscope optique

Les fibroblastes gingivaux au microscope optique (Guo et al., Plos One 2011)

Encore plus étonnant, lorsque ces cellules sont injectées au sein d’anévrismes d’aortes issus de résections chirurgicales, une amélioration générale est notée d’un point de vue macroscopique (la poche diminue de taille) et moléculaire. Les auteurs de l’étude ont ainsi noté qu’une métalloprotéase  matricielle(2), MMP-9, est diminuée dans les anévrismes avancés de l’aorte abdominale et de l’aorte thoracique. Néanmoins, les cellules gingivales injectées semblent restaurer les taux de ces protéines et contribuent, ainsi, à une meilleure maintenance de la structure du vaisseau.

(1) une prothèse sous forme de grille cylindrique permettant de maintenir une forme « normale » du vaisseau sanguin.
(2) une protéine responsable de la régulation de la matrice extracellulaire.

Laisser un commentaire